Les Trésors des icônes Bulgares, un art intemporel
Un art hiératique
Sous les voûtes de la Sainte-Chapelle qui ont retrouvé tout leur éclat, des installations de bois se dressent devant les visiteurs. Une fois à l’intérieur de celles-ci, le cadre se fait sombre et seuls des éclairages tamisés font rayonner les pièces. D’emblée, un sentiment d’apaisement envahit quiconque pénètre le cœur de la bâtisse. Le parfum qui émane du bois pourra soit ravir les sens soit les troubler, les chœurs orthodoxes en fond sonore participent à l’ambiance de sérénité qui se dégage du lieu. La Sainte-Chapelle sert ainsi d’écrin à une sélection d’icônes bulgares des plus exceptionnelles, présentée telle une galerie qui se fait iconostase : reliquaires, fresques, mosaïques, peintures à la détrempe sur bois ou encore tétra-évangiles finement décorés témoignent du haut degré artistique dont sont porteuses les œuvres.
Le poids du passé
La découverte de l’art des icônes est assurée. Peu le connaissent et il réserve bien des surprises à ceux qui se laissent tenter par le parcours chronologique mis en scène à la Sainte-Chapelle. Du IVe au XIXe siècle, les codes picturaux bulgares évoluent au rythme des guerres, sans adopter pour autant l’iconographie de ses assaillants. Seul le XIXe siècle porte la marque d’un syncrétisme de la gravure italienne sur l’art orthodoxe. Un manque se fait ressentir au fil de l’exploration pourtant : le peu d’informations concernant la Bulgarie, son histoire et la place que tient la religion dans cette région des Balkans. Alors que trois époques majeures sont présentées – Logos et images, IVe – XIVe siècles, Défense de l’identité chrétienne durant la période ottomane et enfin le rôle de l’icône dans la reconquête de l’identité nationale bulgare – les repères historiques se font rares. Et si dans la dernière partie de l’exposition la lumière permet de mieux contempler la Sainte-Chapelle, il reste difficile d’apprécier le monument dans son ensemble. Mais le dialogue des symboles iconographiques avec la spiritualité du lieu porte haut les couleurs de l’identité bulgare et fait écho à l’histoire tumultueuse de cette région balkanique.
Mélanie Grenier
Commissaire de l’exposition : Boris Danaïlov
Du 13 Mai au 30 Septembre 2009
De 5 à 8 euros
Tous les jours sauf le 21 juin de 10h à 18h
Sainte-Chapelle du château de Vincennes
Avenue de Paris
94300 Vincennes
Renseignements : 01.48.08.31.20
Métro : Château de Vincennes (ligne 1)
Vincennes (RER A)
Articles liés
L’exposition “Flora Verba” invite le public à redécouvrir le langage des fleurs à la Galerie Artistik Rezo
L’exposition “Flora Verba” invite le public à redécouvrir le langage des fleurs, une dialectique ancienne et souvent oubliée, qui allie nature, poésie et symbolisme. Autour d’artistes peintres, photographes et céramistes et à travers un parcours sensoriel et immersif, cette...
L’orchestre Pasdeloup présente “Drame” à la Philharmonie de Paris
Concert digne des feux de la rampe théâtrale ! Placé sous la direction du chef vénézuélien Christian Vásquez, l’Orchestre Pasdeloup vous plonge au cœur de la nuit, la scène du drame. Après son interprétation brillante dans le Double Concerto de Brahms avec l’Orchestre...
LE BAL présente l’exposition “On Mass Hysteria / Une histoire de la misogynie” de l’artiste catalane Laia Abril
LE BAL invite l’artiste-chercheuse catalane Laia Abril (Barcelone, 1986) à présenter le dernier volet de son travail au long cours consacré à l’histoire de la misogynie : “On Mass Hysteria”. Après “On Abortion” en 2016 et “On Rape” en...